Depuis très jeune, je suis attirée par les voyages, la découverte d’un ailleurs, d’un « autrement ». Avec le temps c’est la marche au long cours qui s’est mise à me faire rêver : partir avec peu, juste le nécessaire et aller vers un but au rythme lent de la marche.
Tout ceci a commencé par la rencontre d’un dromadaire. J’avais quatre ou cinq ans à l’époque et la maitresse de maternelle nous avait emmenés en course d’école, chez elle, dans le gros de Vaud à Domartin, le village le plus exotique du canton. Le bout du monde, pour moi qui partais sans mes parents pour la première fois.
Je me souviens de deux choses de cette journée : l’immense table qui pouvait accueillir toute notre petite troupe pour le pique-nique et le dromadaire. Car c’était ça le but de la journée ; après le pique-nique, on venait nous chercher par petits groupes et on nous emmenait chez un voisin qui avait un dromadaire dans sa ferme. Un vrai ! Gigantesque dans mon souvenir avec l’odeur et tout !
Tout à coup, je découvrais que les animaux sur les petites images que je regardais dans mon livre de contes existaient vraiment. Peut-être, alors que les dunes dorées à perte de vue, les palais étincelants au soleil et les tapis volants aussi !?!
Il m’en est resté une curiosité, une envie de découvrir le monde qui ne m’a jamais quittée.
Le désir de marcher, lui, m’est venu plus tard. Les circonstances de ma vie ont fait que j’ai souvent ressenti le besoin d’aller de l’avant, vers un mieux espéré, comme une quête, un graal à trouver. Intérieurement, j’étais déjà en chemin.
Il y a bientôt 30 ans, alors que j’étais sur le point de donner naissance à mes jumeaux (j’ai accouché le lendemain), une connaissance est venue nous montrer une série de diapositives faites lors de sa marche vers Compostelle. Je me souviens m’être dit : « si seulement j’osais, moi aussi, partir seule ainsi ! ». Ce n’était pas le moment, mais la graine était plantée. Il lui aura fallu 26 ans pour éclore …